Pour protester contre l’accueil indigne des réfugiés et le blocage des régularisations, avec le collectif des sans-papiers d’Étampes, aux côtés d’une quarantaine d’organisations, nous avons manifesté à Paris, le 14 décembre. «  Ce sont les patrons de presse qui dirigent la France, l’image qu’ils donnent de nous n’est pas bonne et elle est injuste »  Cette phrase prononcée ce jour là, par un de nos camarades, rappelle qu’ il y a des choses qu’on ne dit jamais dans les journaux. 

On ne dit pas que les travailleurs étrangers exercent des métiers pénibles et qu’ils le font pour que leurs familles puissent vivre mieux dans des pays pauvres dont les ressources sont pillées depuis plusieurs siècles, par les pays anciennement colonisateurs.

On ne dit pas que les entreprises et agences d’Interim qui embauchent des sans papiers leur font signer de vrais contrats. On laisse croire qu’ils ne sont pas déclarés or ils ont des fiches de paye, cotisent et paient leurs impôts.

On ne dit pas que les règles fixées par l’administration pour leur régularisation ne sont pas respectées. Le préfet octroie les papiers selon son « bon vouloir ». L’État crée lui même, les irrégularités de séjour. Le nombre de personnes vouées au traitement des dossiers en préfecture de l’Essonne constitue la preuve de ce choix politique : trois agents administratifs pour plus de 10 000 dossiers à traiter.

On ne dit pas que les travailleurs privés de papiers permettent aux entreprises de s’affranchir du droit, des normes de sécurité, d’en demander toujours plus et de baisser ainsi le « coût » du travail pour accroître leurs profits.

On ne dit pas que les projets racistes de Retailleau, Lepen et Macron, en criminalisant les irrégularités de séjour, vont développer le travail non déclaré clandestin, encore plus rentable pour le patronat.

Ces non-dits sont couverts par des mensonges xénophobes qui divisent les travailleurs pour mieux régner. Alors que nous sommes confrontés à la dérégulation de nos activités professionnelles et que le patronat est obsédé par la baisse du « coût » du travail, ces fantaisies malsaines détournent les regards de l’essentiel : l’égalité des droits, égalité qui reste la meilleure garantie de ne pas être remplacé par moins « coûteux » que soi…

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *